lundi 5 mai 2014

Colombie : réflexes de voyage retrouvés



Deux ans. Deux ans sans toucher au blogue après notre long voyage de plusieurs mois en 2011 et 2012. Entre temps, nous avons recommencé à travailler, trouvé un petit appartement coquet à Montréal, fait des BBQ en masse en Parc Laurier, du vélo, du soccer,  du patin à glace, des nouveaux amis, des mariages. Nous avions eu l’occasion de faire un voyage de deux semaines en Europe en août 2013 dans le cadre de nos festivités continues de mariage, où en quelques jours nous avons fait un parcours ambitieux pour visiter le maximum de la famille et amis, tout en voyageant avec des amis québécois, français et belges! Un bon séjour qui a plus ressemblé à un marathon, qu’à un voyage dans l’esprit où nous voyagions auparavant.

Daniel a eu la chance de voyager pendant 2 mois l’été 2013 avant que je le rejoigne en août, mais pour ma part, ces deux semaines fin janvier en Colombie constituaient mon premier voyage depuis le retour à Montréal.

Nous avons atterri à Carthagena, sur la côte des Caraïbes, avec seulement notre petit sac à dos. La ville d’architecture coloniale a mis le paquet ces dernières années pour devenir une destination touristique incontournable, et surtout pour changer la perception des touristes étrangers sur la Colombie : propreté, police à chaque coin de rue, balade en calèche, etc.

Architecture coloniale. Et nouveau trip de Daniel pour instagram...


Au loin, les grandes tours de Boca Grande

Nous sommes restés une semaine à Carthagena, et de là nous avons fait plusieurs excursions.

Ballade en barque dans les mangroves


Playa Blanca: accessible en 40 min de spead boat de Carthagena. La plupart des touristes font l'aller-retour en une journée, mais nous avions décidé d'y rester
Notre casa sur la plage. ça a l'air cute de même, sauf que quand nous sommes retournés nous coucher il y avait plein de cafards! Malgré mes efforts pour les tuer à la main, il y en avait trop donc nous avons dû dormir autre part...

Après Carthagena nous sommes allés au Parque Tayrona, une réserve nationale uniquement accessible à pied ou à cheval, où nous sommes restés camper. 


il n'est pas possible de se baigner partout, et des avertissements de risque de noyade sont présents sur plusieurs plages.


Le camping sous les cocotiers. La nuit, on entend les arbres grincer et de temps en temps on entend un POC quand un coco tombe!

Comme nous n'avions que 2 semaines de voyage, nous avons décidé de prendre un avion de Santa Marta à Bogota pour nous épargner les 20 heures d'autobus. Nous avons eu la chance d'être accueillis par la famille de notre bonne amie Anamaria avec qui j'ai étudié à Paris. Ce n'est pas sa première apparition sur le blogue car nous l'avions revu à en 2011 à .... New Delhi!

Merci à vous pour ce superbe séjour, votre agréable compagnie! On  reviendra et on vous attends à Montréal ;)
À Bogota, il faisait beaucoup plus frais car la capitale est située dans les montagnes.

La vue du haut du Monserrate nous permet de voir l'étendue de la ville, dont la population s'élève à près de 9 millions d'habitants!

La Plaza Bolivar

Sortie au fameux restaurant-bar Andres Carne de Res

aperçu des très bonnes choses à manger en Colombie!
Sans conteste, raconter son voyage 3 mois plus tard, perd un petit peu de son mordant... mais je me suis aperçue que cela a toujours constitué pour moi un exercice important pour mieux apprécier et digérer mes voyages. Nous avons surtout constaté que notre façon de voyager n'avait pas vraiment changé, malgré notre nouvelle vie sédentaire : nous dormons toujours autant en dortoir, voyageons en transport local, avec un sac à dos de pas plus de 5kg, et goûtons à tout ce qu'on peut trouver dans la rue d'appétissant!




lundi 21 mai 2012

L'esprit tranquille au Mexique

Petite remise en contexte : nous avions prévu une pause au Québec de 10 jours avant de repartir en Amérique centrale, sans avoir acheté de billets de retour. Finalement, durant cette semaine j'ai eu le temps de postuler pour une job, passer les entrevues et .... obtenir l'emploi à Montréal ! Je suis alors partie une semaine au Mexique, en étant rassurée qu'en rentrant j'avais un emploi qui m'attendait, tandis que Daniel a continué à voyager quelques semaines de plus au Mexique, Guatemala, San Salvador, Nicaragua avant un petit arrêt à Miami.  

Ce fût donc de véritables vacances, avec tout que cela implique : bonne bouffe, vélo, soleil, plages ...

Nous avons atterri à Cancun le 2 avril, où nous avons été accueillis par une hôte couchsurfing, bien loin des hôtels tout inclus :

Le quartier Los Heroes, situé à 1h d'autobus de la zone hôtelière

Cuisiné par notre hôte. Je ne me souviens plus du nom mais c'est une espèce de crêpe au poulet avec sauce au chili/chocolat !
Même si nous nous sommes bien entendus avec notre hôte, nous ne sommes pas restés trop longtemps à Cancun, car c'est vraiment une très grosse ville touristique.

Tulum

À 2 heures d'autobus de Cancun, nous nous arrêtés à Tulum pour quelques jours. Un très bon choix :

les ruines de Tulum

on est où ? ça fait rien, on est bien

la photo «classique» de Tulum

les coups de soleil, ça donne faim

excursion au Cenote Dos Ojos

la vie dans la rivière souterraine

il fait froid !

Voilà, le voyage s'est achevé pour moi au Mexique, tandis que Daniel est reparti dans le Chiapas, puis au Guatemala pour monter un volcan, en passant par le Salvador avant de prendre un avion du Nicaragua pour faire un arrêt à Miami. Pendant ce temps, je n'ai pas eu le temps de comprendre grand chose, ou d'avoir ce fameux «down d'après voyage» puisque j'ai commencé un nouvel emploi qui me plaît beaucoup, que nous vivons enfin ensemble à Montréal, et que nous pouvons profiter de nos familles et nos amis qui nous ont bien manqué. On ne le voit pas comme un retour à la routine, au contraire, on est content de rentrer, plein de souvenirs dans la tête et d'anecdotes à se conter.

Mais l'aventure ne s'arrête pas là, car on espère recevoir beaucoup beaucoup de visiteurs de partout dans le monde et on sait que dès qu'on aura quelques congés, on repartira en voyage.

Dernier petit aparté : je ne sais pas quand sera la prochaine fois que j'écrirai sur ce blog. C'est avant tout un souvenir de voyage, mais j'espère qu'il me servira encore de nombreuses fois, car je n'ai pas fini de voir le monde....

Bonne arrivée au Burkina Faso

Ce ne sera pas facile de me replonger dans le voyage. Cela fait plus d'un mois que je suis retournée à Montréal, que j'y travaille, que j'y installe notre petit chez nous, que je choisis tous les matins comment je m'habille, que je prépare mes petites boîtes à lunch... Et honnêtement, je n'ai presque pas pensé au voyage depuis que je suis rentrée, tellement tout s'est enchaîné rapidement. Mais hier, il a fait chaud et ensoleillé, et la première sensation qui m'est apparue était un souvenir précis : Daniel et moi sur une moto dans la brousse, dans la région de Banfora. 


Le vent était tellement chaud et le soleil tellement fort qu'on s'est pris des gros coups de soleil à ne plus pouvoir en dormir la nuit. Je me souviens surtout de mon sourire étampé sur ma face, malgré la couche de poussière rouge sur ma peau et le stress de manquer d'essence en plein milieu du trajet à 20 km de la ville plus proche (finalement ce fût une crevaison !).

Nous avons visité le Burkina Faso du 2 au 12 mars, en arrivant par la frontière avec le Mali. Nous sommes arrivés à Bobo-Dioulasso où nous avons pris un peu de temps pour nous reposer.

la ville est surtout connue pour sa mosquée
Quelques jours plus tard, nous sommes allés dans la région de Banfora, où nous avons loué une moto pour 2 jours afin de faire quelques visites par nous-mêmes.

balade en Pirogue sur le lac aux hippos

on a eu peur en s'approchant d'eux

bien décoré !


Les dômes

Cascade de .... je me souviens plus....

parfois un peu d'ombre sur la route

les pics de Sindou, impressionnants


 Ouagadougou 


C'est dans la capitale du Burkina Faso que nous avons passé nos derniers jours en Afrique, et j'ai eu la chance d'y retrouver mes amis du Parlement Francophone des Jeunes rencontrés en 2007.

une visite au centre de sculpture du Burkina Faso
 De Ouagadougou, nous nous sommes envolés pour Paris, où nous avons passé quelques jours avant de rentrer au Québec. Mais ce n'était pas pour autant la fin de voyage, car nous avions prévu un dernier saut en Amérique Centrale...

J'écris de ma chambre à Montréal où une nouvelle vie vient de commencer pour nous. Je ne peux pas encore appeler ça la routine, car tout est nouveau : le travail, la vie en appartement sur le Plateau, les retrouvailles avec la famille et les amis. Ça fait plaisir.
 

mardi 6 mars 2012

Au pays de Dogon, on cause

- comment ça va ?
- bien.
- la famille ?
- bien.
- la mère ?
- bien.
- le père ?
- bien.
- les enfants ?
- bien.
- les affaires ?
- bien. et toi, comment ça va ?
- bien.
- la famille ?
- bien.
- la mère ?
- bien.
- le père ?
- bien.
- les enfants ?
- bien.
- les affaires ?
- bien.

Au pays de Dogon, lorsque notre guide Ali saluait quelqu'un, il devait respecter à la lettre ce dialogue, qui se répetait à chaque fois comme une petite chanson. Et d'après lui certains villages sont pires, où il faut s'enquérir aussi de l'état de l'élevage, de la culture de riz et de la marmite.
Autre coutume, quand on arrive dans un village du pays de Dogon, il faut aussi offrir des noix de cola (qui sont reconnues pour leur propriété magique) aux aînés en guise de remerciement pour leur accueil.

Nous avons marché seulement deux jours dans sable du Pays de Dogon, durant le mois le plus chaud (40°C), mais ce fût un de nos meilleurs moments du voyage. Je n'ai rien vu de tel dans ma vie et Daniel et moi nous sommes promis d'y retourner un jour pour parcourir les 150 km de la falaise à pied. Nous avons aussi eu le plaisir d'y retrouver Morgane, notre hôte couchsurfing à Dakar, qui est partie une semaine au Mali pendant les élections présidentielles au Sénégal.


On se rend jusqu'à la falaise de Bandiagara par taxi-brousse. Constat amusant : ce qu'on appelle un sept-places au Sénégal, s'appelle neuf-places au Mali ... (sauf que dans notre cas nous étions plutôt 10 passagers + le chauffeur + 2 bébés + les bagages) 

le taxi-brousse continuera sa route vers le Burkina Faso en nous laissant tout seul sur notre bout de falaise...

la descente de la falaise
avant l'arrivée des Dogons au 14e siècle, le peuple Télem vivait dans ces habitations incrustées dans la falaise pour se protéger des ennemis

les bâtiments sont construits avec ces briques faites d'argile et de paille


ce sont d'anciens greniers, et en haut les jarres sont utilisées comme des cercueils

notre nuit sur le toit, très venteuse !
Morgane fait la grève de la marche !

remontée de la falaise par une faille

pont qui inspire la confiance...

mais l'ascension en vaut la peine

le palais de justice du village : le plafond est délibérément bas pour inciter à résoudre les conflits pacifiquement, plutôt que de se lever debout et se battre !

Au premier plan, des boulettes d'oignons sèchent. Depuis quelques années, la sécheresse s'est aggravée dans la région en raison des changements climatiques. Les Dogons n'arrivent plus à produire suffisamment de mil pour se nourrir, et doivent compléter en cultivant de l'oignon (qui semblerait-il nécessite moins d'eau) pour le vendre en ville.
Notre guide nous a aussi raconté plein d'histoires, de légendes, et nous a posé quelques devinettes bien dogonaises. Une petite histoire qui m'a marquée est celle qui explique le comportement des animaux sur la route... "Un âne, une chèvre et un chien voyagent en taxi : l'âne paye comptant la somme exacte; la chèvre dit qu'elle va faire de la monnaie, mais ne revient jamais; le chien donne plus, mais le chauffeur s'enfuit sans lui rendre la monnaie. C'est pour ça que sur la route l'âne se plante toujours en plein milieu sans bouger car il considère être dans son droit; que la chèvre part toujours en courant et que le chien court après les voitures." Et sur la route, ça se vérifie exactement comme ça !

Une petite devinette : "Un père sait que sa mort approche, et veut prévoir la répartition de son héritage entre ses 3 fils. Il ne veut pas que son patrimoine soit séparé en petites parts et propose à ses fils un défi. Celui qui réussira à remplir sa maison d'une denrée achetée sur le marché d'une valeur de 100 Francs l'emportera. Qu'achètera le vainqueur ? "

Après-midi éclair à Djenné

Grâce à un ami malien rencontré à Mopti, nous avons pu visiter la ville historique de Djenné située à une centaine de kilomètres de Mopti. Elle fait partie du patrimoine de l'UNESCO et est un des sites les plus visités du Mali.



on doit prendre un bac pour entrer dans la ville

la fameuse mosquée en Banco

"Toubabou ! Toubabou ! photos ! photos !"

la vieille ville

Ce fût donc une dernière semaine au Mali bien remplie, et ce pays fera définitivement partie des endroits à revoir encore encore. J'ai l'impression de n'avoir eu qu'une petite introduction et pourtant j'ai appris tellement de choses et petits détails qui m'ont marqués. Par exemple, je n'ai presque pas entendu de bébés pleurer, et pourtant ils sont beaucoup ! En fait, ils sont toujours dans le dos de leur mère et dès qu'ils chouinent un peu, ils sont nourris ou pincés (s'ils pleurent pour rien).
Autre enseignement, tout est récupéré : les bouteilles d'eau et de sodas sont réutilisées; aucun aliment n'est gaspillé, et les restes nourrissent les animaux; les véhicules surbondées roulent tant qu'ils le peuvent, même si parfois on peut voir le goudron à travers la carrosserie.
J'ai aussi appris à faire la différence entre une chèvre et un mouton  !

Mais nous n'avons pas fini d'en apprendre, car nous il nous reste encore deux semaines au Burkina Faso. Nous sommes à Banfora, où cela fait du bien de voir de la verdure après la sécheresse du Sahel. La saison des mangues arrive !